La vie m’amène vers le recrutement et le bilan de compétences en cabinet conseil Ressources Humaines où la rentabilité, la standardisation des méthodes de travail et l’évaluation des personnes sont les maitres mots.
Je me sens très vite étriquée, en souffrance dans ce milieu professionnel et les valeurs qu’il incarne, ne me sentant pas à ma place et surtout, me sentant à côté de mon identité profonde et des valeurs associées. Je ne remercierai jamais assez la vie de m’avoir mis cette épreuve sur mon chemin et je ne me remercierai jamais assez d’avoir osé quitter ce milieu pour m’autoriser à vivre mon métier de Psychologue en toute liberté, en électron libre à travers le portage salarial, dans le respect de mes valeurs personnelles et professionnelles.
J’accompagne nombre de personnes sur le chemin de leurs transformations ou reconversion professionnelles avec passion, avec une grande liberté en créant ma propre structure (pendant une quinzaine d’années) et un jour…. la réforme de la formation professionnelle me détourne du chemin choisit 25 ans auparavant dans la mesure où elle m’impose de devenir une professionnelle qui ne correspond ni à mes valeurs ni à qui je suis.
Encore une fois, je remercie la vie d’avoir mis sur mon chemin cette réforme dans la mesure où grâce à elle, ma vie professionnelle prend un tournant qui parait inattendu et brutal mais qui est en réalité, le résultat d’une lente maturation psychique, relationnelle, émotionnelle, intellectuelle et expérientielle.
Je me tourne intuitivement et naturellement vers l’Art Thérapie, une approche thérapeutique holistique et humaniste qui allie créativité et analyse et surtout, qui prend en compte toutes les dimensions de l’être humain.
Je sais, au fond de moi, que si je traverse tout cela c’est que je suis capable d’y survivre… non plus exactement de vivre ces multiples épreuves encore plus fort, encore mieux en acceptant ce qui ne peut être changé , en m’autorisant à lâcher tout ce qui n’est pas bon pour moi et en mettant de la conscience qualitative dans l’instant présent. Un bond en avant dans ma vie où je me sens de plus en plus, de mieux en mieux alignée et où le mot « résilience » prend encore plus de sens.
De plus, cette période de vie me confirme un ressenti que je porte en moi depuis un certain nombre d’années à savoir que la mort ne me fait pas peur, que je peux y être confrontée sans me mettre en souffrance excessive et que j’ai la capacité de la traverser sereinement tout comme le processus de deuil auquel j’ai été confrontée maintes fois dans ma vie (décès de personnes aimées, d’animaux aimés, ruptures sentimentales et amicales, arrêt de projets, changement non désiré de lieu de vie, perte d’emploi…).
Je souhaite aujourd’hui enrichir ma vie professionnelle en y intégrant l’accompagnement à la vie quand celle-ci est menacée, fragilisée par la maladie et le grand âge et l’accompagnement soutenant des proches endeuillées. Pour ce faire, je vais m’investir dans une formation au métier de Thanadoula (accompagnatrice en fin de vie), sur l’année 2025-2026, pour proposer ensuite mes services en institutions, en soins palliatifs, à domicile.
La fin de vie impacte, outre la personne concernée, les proches aidants…. Statut, fonction, rôle, place complexes à tous niveaux. Je souhaite proposer des ateliers de médiation artistique pour que ces personnes qui mettent un temps entre parenthèse leur vie, se ressourcent, soufflent, se recentrent, se libèrent d’émotions lourdes et s’autorisent à se dire dans leurs propres souffrances souvent laissées de côté au profit des souffrances du malade.